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Violences conjugales

Violences faites aux femmes : les numéros utiles

Consultations de violences conjugales sans réquisition

 

Consultations à l’UMJ  sur rendez-vous  : 01 34 53 27 45  

A partir du 14 avril, des consultations sans réquisition seront proposées à l’UMJ de Gonesse tous les mercredis après-midi de 14h à 17h. « Ces permanences sont destinées aux victimes de violences conjugales (femmes ou hommes) qui ne souhaitent pas déposer plainte mais qui veulent disposer d’un certificat dressant un état des lieux des violences subies, des conséquences physiques et psychologiques et des impacts sur les victimes associées (enfants) » précise le Dr Laëtitia LASNE, praticien hospitalier à l’unité médico-judiciaire (UMJ) et référente violences faites aux femmes de l’hôpital.

Ces certificats établis par des médecins peuvent être utiles dans diverses démarches administratives : séparation, mesures de protection ou d’éloignement, demande de logement...

Ces examens cliniques et psychologiques pourront donner lieu à des orientations vers des professionnels internes  ou externes.

La cellule Anti-violences faites aux femmes (A.V.I.F.F) d’une initiative de terrain à une Maison des femmes ?

Le dispositif de violences baptisé A.V.I.F.F (Anti-violences faites aux femmes) existe depuis avril 2023 et à terme, devrait se transformer en Maison des femmes.

C’est l’aboutissement d’une initiative de terrain, émanant du personnel soignant. « Au départ, nous étions trois, se souvient Hélène Pavaux, sage-femme de formation et cadre coordinatrice de la maternité depuis 2006. Nous avons commencé à avoir des demandes de professionnels qui rencontraient des situations de violences et ne savaient pas comment y répondre, à un moment où tout était médiatisé grâce au Grenelle (1) ». A partir de là, les planètes s’alignent : dans les municipalités voisines, une dynamique institutionnelle se met en place puis l’ARS finance une permanence à la Maison des Usagers de l’hôpital et une formation pour les personnels par l’association Du côté des femmes.

Un groupe se crée, composé de plusieurs catégories professionnelles, bénévoles et engagées. L’une de leurs premières actions est « la création d’un auto questionnaire de repérage afin que les femmes conscientisent qu’elles sont victimes », décrypte Karine Whyte, cadre en unité de gériatrie aigüe et co-fondatrice du groupe. Les questionnaires sont distribués aux urgences et en gynécologie et traités par le service social de l’hôpital. Un besoin dans ce domaine est rapidement identifié, adossé à la nécessité de pouvoir orienter les patientes vers la bonne porte.

En 2022, le groupe décroche un appel à projet mis en place par l’ARS et obtient pour l’hôpital le financement de trois emplois à temps plein pour trois ans. Le but : repérer les violences afin d’éviter les drames et les situations d’urgences.

Depuis longtemps, l’objectif est d’ériger une Maison des femmes de Gonesse. « Nous avons visé le top, avec la présence de la police évidemment et un magasin facilitant la réinsertion des femmes par la vente et éventuellement par la création d'objets », s’enthousiasme Hélène Pavaux. Il y aurait là un accompagnement médical, social, psychologique, administratif et économique. Le tout en collaboration avec des structures avoisinantes.

Dispositif dédié aux violences faites aux femmes de l’hôpital de Gonesse, du lundi au vendredi de 9h à 17h. Contact : 01 34 53 20 17 et AVIFF@ch-gonesse.fr

(1) Le grenelle des violences est un ensemble de tables rondes organisées par le gouvernement français fin 2019

L'échelle des violences
L'équipe A.V.I.F.F

Depuis le 3 avril 2023, l’hôpital de Gonesse a sa cellule spécifiquement dédiée aux violences faites aux femmes, composée d’une infirmière, d’une assistante sociale et d’une psychologue.

Marine Poinsot, infirmière de coordination de cette nouvelle unité baptisée A.V.I.F.F, a pris ses fonctions début avril après six années passées aux urgences adultes du centre hospitalier. « J’établis un plan de soins et je fais des diagnostics infirmiers et nous mettons les différents symptômes en relation. » Depuis début octobre, Cindy Chaussier, assistante sociale, l’a rejointe dans les locaux provisoires de la cellule, près des urgences gynécologiques, en attendant un déménagement définitif.

Arrivée en 2020 à l’hôpital, Cindy a d’abord œuvré dans différents services de gériatrie. C’est elle qui gère l’aspect social et agit comme un relais : « Je m’occupe de l’ouverture des droits, de la sélection des partenaires adaptés (juriste, association type Restos du cœur, aide au relogement, etc.), puis je délègue à des partenaires extérieurs qui ont plus de moyens comme le service social départemental ou les CCAS ».

Enfin, mi-octobre, la cellule a été complétée avec l’embauche de Mathilde Le Mercier, une psychologue jeune diplômée. « J’ai construit mon parcours pour pouvoir travailler autour de la thématique des violences faites aux femmes », explique Mathilde Le Mercier, laquelle s’est également formée en victimologie au Canada. Ces créations de postes et une grande autonomie permettent aux membres de l’équipe d’aller le plus loin possible dans leur accompagnement. Elles coordonnent et orientent les femmes en difficulté, assurent un suivi régulier ou ponctuel, établissent « une relation de confiance », dixit Marine Poinsot. «Nous avons souvent à faire à la violence physique, mais quand on gratte derrière, il y a la violence psychologique, économique, le viol, etc. » Autant de situations à gérer, au cas par cas.

A ce jour, une quinzaine de patientes sont passées par le service. Marine Poinsot a, de son côté, rencontré environ 35 patientes depuis le mois de mai. Avec son cortège d’aléas toutefois : « Parfois, tout a été mis en place pour que les femmes soient mises en sécurité, elles sont stabilisées et il faut tout recommencer quand par exemple le mari les a retrouvées ».

A.V.I.F.F accueille le dispositif nouveau départ

Il avait été annoncé par le président Emmanuel Macron le 25 novembre 2022, à Dijon, dans les Côtes-d’Or. A l’origine, ce département avait été retenu pour mener l’expérimentation. Finalement, c’est le Val-d’Oise qui accueille le pack nouveau départ, un projet pilote pensé et présenté par le ministère chargé de l’égalité hommes femmes, effectif depuis le 16 septembre.

Ce projet a pour objectif d'accélérer la prise en charge des violences conjugales en facilitant la détection, l’évaluation des besoins et l’activation des droits et dispositifs auxquels elles sont éligibles. Autrement dit, permettre aux femmes enfermées dans des situations conjugales violentes et à risques de pouvoir se construire une nouvelle vie. « C’est la levée aux freins du départ du domicile conjugal. Notre rôle est de le présenter aux femmes si elles sont prêtes à partir », souligne Marine Poinsot, infirmière coordinatrice pour le dispositif A.V.I.F.F (anti-violences faites aux femmes).

Avec ce dispositif, chacun son rôle. Ainsi, la cellule Anti-violences faites aux femmes fait ici office de tiers détecteur, autrement dit c’est à cette porte que les femmes souhaitant signaler leur situation pourront frapper. L’équipe contactera ensuite la CAF (désignée référente dans le Val-d’Oise) afin que soient mises en place rapidement toutes les procédures administratives qui permettront à la victime de s’installer dans une nouvelle vie, de bénéficier de plusieurs aides, allant d'un hébergement d’urgence à un accompagnement psychologique en passant par une formation ou une aide pour la garde d’enfant. Le pack comprend également une mesure d’aide financière d’urgence, sous conditions, sans oublier la possibilité de faire un prêt. Cette mesure constitue une étape supplémentaire dans la lutte du gouvernement contre les violences faites aux femmes, depuis la tenue du Grenelle des violences en 2019. Le pack nouveau départ sera ensuite testé sur quatre autres départements puis élargi à la France entière dès 2025, selon Isabelle Rome, ministre en charge de l’égalité hommes femmes. 

 Journée internationale de  lutte contre les violences faites aux femmes

Du repérage lors de la journée contre les violences faites aux femmes

Cette année, dans le cadre de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes (date officielle est le 25 novembre), la cellule A.V.I.F.F a organisé une journée de sensibilisation au sein de l’hôpital le mardi 28 novembre.

Une journée en deux temps : l’équipe a d’abord tourné dans les services et au self afin de prendre lien avec un maximum de professionnels et distribuer une affiche concoctée par leur soin à destination du personnel.

Grâce à un stand installé dans le hall de l’hôpital, elles ont également pu dialoguer avec de nombreuses femmes, armée d’un violentomètre - un outil permettant de mesurer le niveau de violence subi au sein du couple. « A force de discussion, de nombreuses femmes nous ont expliqué avoir été victimes de violences. Nous avons même réussi à détecter une personne qui était victime et ne l’avait pas conscientisé », résume Marine Poinsot, l’infirmière coordinatrice du dispositif A.V.I.F.F.

Des vidéos de sensibilisation ont été diffusées, des questionnaires de repérages des victimes étaient disponibles et l’exposition « Déconstruire les idées reçues sur les violences faites aux femmes » réalisée par l’association Élu.es contre les violences faites aux femmes était affichée dans le hall.

Une expérience de plus pour cette cellule naissante. « Notre organisation est à perfectionner mais nous aimerions trouver une autre manière d’attirer le public. Cela nous a donné matière à réflexion pour notre prochain évènement, le 8 mars 2024, pour la journée internationale des droits des femmes. »