Depuis 2021, le Dr Roland Amathieu est le responsable du département d’anesthésie et de réanimation. Un regroupement qui a permis de mutualiser les compétences et de mettre en place des projets importants, notamment sur l’assistance circulatoire. Vous êtes à la tête de l’unique département du centre hospitalier, regroupant l’anesthésie et la réanimation.
Quelle est sa spécificité ?
« A mon arrivée, nous avons créé le département d’anesthésie et de réanimation afin de rapprocher structurellement les deux services : une grande partie des praticiens de réanimation étaient aussi en anesthésie, ça a facilité et fluidifié le fonctionnement des services. L’avantage est de mutualiser le personnel, les compétences, d’échanger et cela a permis la mise en place de nouveaux projets et d’augmenter l’attractivité pour les jeunes médecins. »
Quels sont précisément ces projets ?
« Le principal projet de notre département, c’est l’assistance circulatoire. A plusieurs niveaux : d’abord, il y a le prélèvement d’organes de type Maastricht III, qui permet de prélever (essentiellement le foie et les reins) après un arrêt des thérapeutiques chez des patients pour qui la guérison n’est plus envisageable et dont la poursuite de la réanimation serait déraisonnable. Nous sommes également en collaboration avec l’Unité mobile d’assistance circulatoire (UMAC) de la Pitié-Salpêtrière, pour la mise en place d’un projet d’assistance sur les chocs cardiogéniques sévères et arrêts cardiaques réfractaires. Pour l’heure, seule l’UMAC peut fournir une assistance circulatoire à ces patients, mais leur délai pour venir jusqu’à Gonesse est long et il est souvent trop tard. Nous aimerions pouvoir procéder à l’assistance nous-mêmes, afin d’augmenter la survie chez ces patients.
Nous travaillons également sur deux autres axes : un projet transversal de soins intensifs néphrologiques et de centre de dialyse destiné aux insuffisants rénaux chroniques. Enfin, nous souhaitons développer la médecine périopératoire, à savoir la prise en charge et la préparation des patients avant et après l’opération (nutrition, diminution des actes chirurgicaux etc.). Il a été démontré que cela améliorait le pronostic des patients, la continuité des soins, tout en diminuant les temps de séjours et les complications postopératoires non chirurgicales. »
Vous êtes également maître de conférences à l’université Sorbonne Paris Nord. Quelle dimension cela donne au département ?
« Je suis maître de conférences à l’Université Sorbonne Paris Nord, où je coordonne les deux dernières années de médecine. Ce titre donne au département une dimension universitaire. Côté recherche, nous avons par exemple initié des travaux en participant, en anesthésie, à un Projet hospitalier de recherche clinique (PHRC), baptisé Delirless, en collaboration avec l’hôpital de Beaujon (AP-HP) et une vingtaine de centres.
Objectif : évaluer l’intérêt de la mélatonine dans la survenue de délirium postopératoire chez le patient de plus de 75 ans opéré pour une fracture du membre inférieur (col du fémur). Deux autres PHRC sont en cours d’évaluation pour notre participation en réanimation. A terme, la publication de ces études augmentera la visibilité du Centre Hospitalier et du Groupement Hospitalier de Territoire. »